Quelques chiffres :
171.6km D+10000
2543 PARTANTS 1556 FINISHERS 987 ABANDONS
On parle de Julien par ici:
https://radioscoop.com/sport/auvergne-rhone-alpes-il-va-faire-le-tour-du-mont-blanc-en-sandales_174126
https://team.fr.raidlight.com/threads/lutmb-en-sandales.40375/
https://www.facebook.com/pg/Juju-le-Raramuri-421397138460142/photos/?ref=page_internal
https://www.lequipe.fr/Adrenaline/Trail/Actualites/L-ultra-trail-du-mont-blanc-en-chiffres/1055219
https://www.dhnet.be/sports/omnisports/running/44-heures-pour-faire-l-utmb-en-sandalettes-5d6e1624d8ad586122196551
https://leminimaliste.info/
Retour sur l'épreuve par Julien:
RÉCIT DE Juju Le Raramuri (dossard 845)
Désolé pour la longueur mais c’est le cœur qui parle et comment résumer une course de 42h en 3 lignes ?!? J’espère que vous irez au bout que vous vous immergerez dans ma course.
Il y a une semaine, je prenais le départ de l’UTMB ... EN SANDALES !! Un défi fou 🤔 sur un parcours de 171,5km - 10042mD+ autour du Mont-blanc.
En préambule, il est important de rappeler que j’ai attendu 3 ans avant de pouvoir avoir un dossard (tirages au sort). Que j’ai commencé ma transition minimaliste, il y a bientôt 3 ans également. Mon objectif 1er était bien sûr d’être FINISHER. Le 2nd, de pouvoir le réaliser en LUNA SANDALS. Et si possible dans un bon temps, parce que je suis compétiteur.
Pourquoi en sandales ?? Si je suis parti dans cette voie, c’est uniquement pour progresser et être plus fort en course à pieds, notamment en ultratrail. Avoir une bonne foulée. Economique. Des os, des tendons et des muscles solides. Tout simplement : apprendre à courir. Ce chemin est long, parfois périlleux. Mais pour ceux qui sont fort mentalement et prêt à être PATIENT (la clé), cette voie est la meilleure qui soit. Je ne cesse de progresser et de battre mes records. Je ne suis jamais blessé. Ma posture est bien meilleure qu’auparavant. Et surtout, le plaisir est IMMENSE. Pour rien au monde, je ne reviendrai en arrière.
Je m’élance donc sur cette course gonflé à bloc, préparer comme jamais (grâce à mon Coach Pascal 😍), ultra confiant. J’ai mis toutes les chances de mon côté. J’ai repéré le tracé cet été. Je sais ce qu’il m’attend. J’ai une confiance indéfectible dans mes pieds car j’ai fait toute ma prépa en sandales. Seule incertitude : comment vais-je réagir par rapport au sommeil et cette fameuse 2ème nuit dehors ?? Ce qui est nouveau pour moi.
TOP DÉPART !! Il y a un monde de fou 😜 à Chamonix et chaque participant attend de pouvoir enfin s’élancer après la musique officielle de l’épreuve, « Conquest of Paradise » de Vangelis. Je suis super bien placé. C’est juste GRANDIOSE 🙏. Ça part vite mais je reste cool, ça va être long... Ayant repéré la course, je sais que la 1ère Montée au Delevret va calmer beaucoup de monde. C’est raide et cassant. Plus personne ne parle 😂. Il fait lourd. Je transpire énormément, prend un petit coup de froid sur le bide au Col. Belle descente à St Gervais. J’en mets un petit peu pour y arriver avant la nuit et surtout, il faut vite que j’aille aux toilettes 😅. J’aurais la chance d’être escorté par la Championne de trail française, Nathalie MAUCLAIR 💪. Je me vide complet (suite coup de froid) et ça fait du bien. Direction Contamines, il fait nuit. RAS. Arrivé au ravito, c’est la bazar complet. Énormément de monde. Je me change, mange un peu puis repars. Le passage suivant jusqu’au Chapieux (par le Col du Bonhomme) sera le meilleur de ma course. Celui où j’étais dedans, en maîtrise, comme imaginé. J’ai même la chance d’avoir de la « famille » sur place en plein milieu de la nuit. Bizarrement, après, dans la Montée du Col de la Seigne, je commencerai à galèrer. Et ce, pendant un très très long moment. Jusqu’à la Fouly 😱. Crampes d’estomac qui m’empêchent d’avancer à mon rythme. Je suis plié en 2. Je n’ai jamais connu ça en course ?!? Un truc n’est pas passé (bouillon de pâtes/riz ?!?). Je puise fort mentalement pour continuer à aller de l’avant malgré la douleur. Je n’arrive pas à évacuer. Ni par le haut. Ni par le bas. Je m’oblige à prendre une pause sommeil de 20’ après le Col de la S. alors que j’espérais tenir jusqu’à Champex 🙄. Rien n’y fait. J’arrive au Lac Combal et essaye d’aller aux toilettes pour me libérer. Toujours rien. Je deviens fou et continue ma route jusqu’à Courmayeur. Le lever du jour aux Pyramides Calcaires est juste MAJESTUEUX 😍. Même dans les descentes (mon point fort) où je déroule normalement sans problème et sans me fatiguer, je galère. Je dois m’arrêter régulièrement car j’ai le ventre en vrac. À Courmayeur, je prends cocktail coca + eau gazeuse pour déverrouiller mes intestins. Nouvelle tentative aux WC. Toujours pas 😱. Je me dis que ça va continuer à être l’enfer. Je repars après une longue pause, 2 plats de bolo (faut continuer à manger pour ne pas exploser) et changé. Il fait super beau, cette portion jusqu’à la Fouly est magnifique avec des belles parties roulantes. Mais je n’arrive pas à en profiter. Je puise encore un peu plus dans mes ressources pour continuer à aller de l’avant. Mentalement, c’est très dur parce que ça fait un moment que je suis en difficulté. Pas physiquement. Mais à cause de mon ventre. J’espère voir Louis et sa famille à Arnouvaz pour retrouver un peu le moral et m’accorder une 2ème sieste de 20’ au soleil. Ils seront finalement présents juste avant au Refuge Bonatti. Je leur explique que ça ne va toujours pas mieux, que je m’épuise un peu plus à chaque pas et que je commence à en avoir vraiment marre. Louis tente de me rassurer en me disant que ce n’est rien et que ça va passer. Sauf que c’est tout l’inverse 😂. Ça fait 10h que je ne suis pas bien, que rien ne passe. Et il me reste 80km et quasi 5000mD+. On est très loin d’une fin de course où il faut serrer les dents 🙄. Du coup, je fais ma microsieste avec eux puis repars pour Arnouvaz où je fait un arrêt express pour attaquer le Grand Col Ferret. Comme si, je n’avais pas assez de problèmes, on me bloque à la sortie du ravito et m’empêche de continuer parce que je suis en sandales... On me dit que c’est interdit etc etc. Je reste calme et courtois. Je leur explique que j’ai déjà fait 100km, que tout le monde m’a vu et que je n’ai eu aucun soucis. Je leur explique le règlement qui n’interdit pas de courir ainsi sauf en cas d’activation du kit « grand froid ». Ce qui n’est pas le cas cette année. Ils essaient d’avoir le PC Course. Ça ne marche pas. C’est long. Je me refroidis. Les spectateurs présents ne comprennent pas et ont de la compassion pour moi. On me répète que c’est dangereux, que s’il y a un gros orage, de la grêle ou de la neige, je serai en danger mais surtout UN danger pour les secours. J’essaie de leur faire comprendre que si je suis arrivé jusqu’à là, c’est que je maitrise humblement mon sujet et que j’ai une paire de chaussettes 5 doigts dans mon sac au cas où. Rien y fait, ils me prennent pour un illuminé. Ce qui est complètement l’inverse pour ceux qui me connaissent. Enfin, j’espère 😂. Je ne leur en veux pas car il y a UNE MÉCONNAISSANCE ABSOLUE sur ce sujet. On en reparlera plus loin. Finalement, ils m’autorisent à repartir et je repars sous les applaudissements chaleureux des spectateurs 😍. Pas le temps de repenser à cet incident car ça remonte direct dans la pente. Je continue mon chemin. Les douleurs sont toujours là. Mais je vais bien moins vite même si je double des concurrents. La montée est dure mais pas très longue. Ça passe. Il faut maintenant s’attaquer à une descente de +20km. La plus longue du parcours. Normalement, dans ce cas de figure, je suis aux anges car j’adore 😍. Mais là dans mon état, je n’arrive pas à courir dans mon rythme. J’alterne marches et courses. Toujours ces p... coups de poignard dans le bide. Je suis au plus bas mentalement dans ma course. Et je commence à me poser des questions. À quoi ça sert de continuer dans cet état ?? Tu ne prends pas de plaisir depuis quasi 15h ?!? T’as jamais eu ce problème en course. Il faut que ça tombe aujourd’hui... Je décide d’appeler pour la 1ère et unique fois de la course mes parents et mon Coach qui sont à Champex et qui m’assurent également l’assistance sur la course. Je leur explique que ça ne va toujours pas mieux et que je pense arrêter pour ne pas me mettre en « danger ». Je n’ai pourtant pas envie. Je me suis trop investi, on a parlé de moi sur Radio Scoop, beaucoup me suivent sur le live, ma famille et amis qui sont présents sur la course ont pris de leur temps pour me voir, à leurs frais... Je n’ai pas le droit de les décevoir et n’ai pas envie de passer pour une pipe aux yeux de tous. J’entends déjà les réactions : c’est bien fait pour lui ! Il a voulu faire le beau en claquettes ! Encore un charlot qui voulait faire parler de lui ! etc etc... Du coup, ça me rebooste et je ne veux pas leur donner cette opportunité. Je me sens envahi d’une mission. J’ai l’impression que tout le poids de ceux qui essayent de courir en minimaliste dans leur coin, certainement avec la peur du regard des autres (ce qui n’a jamais été mon cas) repose sur mes épaules. Et ça me donne de la FORCE. Je décide de continuer et de faire une grosse pause à la Fouly (celle que je pensais faire initialement à Champex 🤔😂). Et pile à ce moment-là, au moment où je retrouve de la volonté, un orage ⛈ de grêle nous tombe sur la tête. Une véritable tempête 😱. Je ressors en catastrophe ma nouvelle veste WAA Ultra Rain Jacket 3.0 récupérer 4 jours plus tôt sur le stand. C’est l’Apocalypse !!! Un truc de taré. La grêle tape fort. Je sens les impacts sur ma tête malgré ma casquette et capuche. Ça me fouette les jambes. Le sol est tout blanc, comme s’il avait neigé. Avec un italien, on décide de se planquer dans l’un des rares petits buissons pour tenter de se mettre à l’abri. En vain. Ça ne s’arrête pas. Et ça dure et ça dure... On commence à se refroidir et on se dit qu’il faut absolument qu’on reparte malgré les conditions. On repart puis ça s’intensifie de nouveau 😱. On retourne dans notre buisson avec un 3 coureurs en difficulté. C’est un carnage 😂. Mais il faut quand même repartir pour ne pas faire une hypothermie et mettre définitivement fin à cette course. On prend des grosses rafales de grêle mais y a pas le choix. Ça ravine à tout va sur le chemin qui est devenu un ruisseau. On tente tous un passage sur les extérieurs sur l’herbe. Et le résultat est le même pour tout le monde. Triple loops piqué réception sur les fesses. C’est Holiday On Ice 😂 ! Du coup, je m’en fous, je continue dans le « ruisseau » et suis TRÈS HEUREUX d’avoir mes LUNA SANDALS OSO FLACO 🙏. Je n’ai ni les chaussures, ni les chaussettes mouillées 😇. Je prends cette tempête comme un défi supplémentaire à relever. Comme si je n’en avais pas assez. C’est UN TEST ?!? Pas de problème, on va jouer. Ça me rappelle toutes mes années de footballeur et mes matchs sous la pluie. Dans ces conditions, je me transforme, je suis dans un état second et j’excelle. Ça m’excite. Cette fois-ci, on aura pas l’excellence 😂 mais ça à le mérite de me remettre dedans et d’oublier un peu mes douleurs d’estomac. J’arrive à la Fouly. Mon Louis m’attend sous l’orage avec sa veste WAA 2.0. Elle marche bien aussi apparemment 😂. J’ai toute ma tête, lui raconte que je pense arrêter mais que je me laisse une dernière chance en faisant un gros stop (étant en avance sur barrières horaires). C’est à la Fouly que ma course s’est jouée. Louis m’a assisté en mode VIP. Il m’a fait voyager en 1ère classe en me trouvant un abri, un matelas, un oreiller et une couverture chez les secouristes avec qui on a beaucoup rie. Ce moment restera inoubliable. Malgré la difficulté, j’ai toujours la force de raconter des conneries et de faire le con. C’est naturel chez moi 🤣. J’ai déjà assez perdu de temps au ravito donc je m’autorise 45’ de sieste au lieu d’1h, même si apparemment c’est trop long. Mais je suis en mode X-ALPINE 2018 du VERBIER où ça avait fonctionné. Je suis à poil (juste en slip) et m’endors comme un bébé avec mon ange-gardien (Louis) à mes côtés. Il ne peut rien m’arriver. Il me réveille en me disant que c’est l’heure. Je n’ai pas vu le temps passé. J’ai chaud, je suis sec, mentalement éveillé. Il est temps de se rhabiller et de mettre les affaires chaudes pour la nuit. Ça allégera mon sac et le but est de ne pas prendre un coup de froid au redémarrage car la 2ème nuit tombe à grande vitesse. Il faut rejoindre mes parents, mon Coach et les SAUBINAO à Champex. Je mets la frontale, prends les encouragements des LOCATELLI (famille Louis), repars en marchant pour réchauffer la bête puis commence à recourir dans mes allures comme si j’étais tout neuf. ENFIN 🙏. Surtout, IL NE PLEUT PLUS. Je fais pour la 1ère fois depuis le début course commune avec un concurrent. Un français qui a eu les mêmes galères que moi. Désolé, je ne me rappelle plus de ton prénom 😢 (fais moi signe si tu lis cet article 😉). Sébastien ?? On envoie du bois et on double énormément. Tout en discutant. On y a va fort mais on reste raisonnable car à Champex, c’est pas fini. Il reste encore -50km et -3000mD+. Un GROS CHANTIER de nuit. Mais de 2ème nuit 😂. Je me refais à nouveau PLAISIR. Je pensais marqué le pas à la remontée sur Champex mais pas du tout. Ça monte bien, cool, à un bon rythme et on double encore. CHAMPEX !! Mon fan club est là 😍. Ça va bien et ÇA FAIT DU BIEN. Je me pose et ravitaille tranquillement. Le MEILLEUR RAVITO de la course 👍. J’échange avec mes proches. Surtout avec mon Coach. Je ne vais pas dormir ici comme prévu avant la course car je déjà fait ma grosse pause à la Fouly et que j’en suis déjà à +1h30 de micro-siestes. Pascal me conseille d’aller me faire masser alors que musculairement, je n’ai aucun soucis. Mais ce que Coach demande, on fait 😂. 2ème GRAND MOMENT après les secouristes de la Fouly. J’arrive chez les kinés et podologues. Je fais un festival de conneries. Je passe un super moment avec l’Équipe de soigneurs. Pendant que je me fais masser les quadris, j’observe l’hécatombe autour de moi. Que des Zombies (coureurs) alors que pour moi tout va bien. Ou du moins beaucoup mieux. Un athlète sur ma gauche a les pieds EXPLOSÉS. MEURTRIS. Des ongles éclatés, noirs. Des bouts de peaux en moins. Ils essaient de le soigner tant bien que mal mais ça à l’air compliqué pour le coureur. ILS VONT LUI FAIRE DES PIQÛRES DANS LES ORTEILS 😱😱😱. La tempête est passée par là et les pieds dans les chaussettes et chaussures mouillées ont commencé à se décomposés. Tout ça, pendant que les autres bénévoles sont en ADMIRATION COMPLÈTE sur mes sandales et pieds « minimalistes ». En effet, je n’ai aucune blessure, aucune ampoule, aucune coupure, aucun ongle abîmé... Mes moyens de transport sont flambants neufs !! À l’unanimité, ils me déclarent que c’est des très loin LES PLUS BEAUX PIEDS qu’ils ont vu de la journée 😍. Je suis fier mais pas étonné. Je cours en sandales. Le pied est à l’air libre. Il n’est pas emprisonné et confiné. Les orteils prennent naturellement leurs places. La grêle et l’eau glisse dessus... POSEZ VOUS LES BONNES QUESTIONS et ATTAQUEZ VOTRE TRANSITION 🤗💪. Ce n’est pas un miracle. C’est juste la NATURE, LA VIE 😍. Après ce stop ultra sympathique, je repars sur mes allures de course. Ça va mieux. Mais il reste encore 3 montées sévères. Dans la 1ère, je commence à m’endormir au pieds de celle-ci. Mes yeux divaguent. Puis je décide de m’associer à Delphine, une parisienne avec un gros palmarès d’ultras qui a les mêmes soucis de sommeil. On fait un pacte en se promettant de discuter de tout et de rien, même si ça n’a pas de sens pour rester éveillé. Et ÇA MARCHE, jusqu’à qu’elle décide de me laisser partir devant. Je l’ai peut-être saoulé 😂. Mais on a fait le plus dur. Je passe la Giete et attaque la descente vers TRIENT à « bloc ». Depuis CHAMPEX, je me suis mis en mode survie pour finir la course. Aller le plus vite possible entre les ravitos pour pouvoir y dormir ensuite tout en gardant une marge de confort sur les barrières horaires. Je respecterai cette tactique jusqu’au bout. Je déroule, je déroule... C’est technique mais j’avance et je double. C’est long. Très long. 1er moment de lassitude physique sur la course. Mais où est ce putain de Col de la Forclaz ?? En reco, ça avait été rapide pourtant 🤔. J’y arrive enfin. Petit plat et descente sur TRIENT. On entend la musique. J’envoie toujours fort et double un max mais je suis vraiment lessivé. Je n’échapperai pas à une microsieste. J’arrive en bas complètement vidé. Le point le plus dur de ma course au niveau physique. Même si musculairement je suis au TOP. Mon Coach le voit instantanément mais m’oblige à dormir 15’ max alors que je souhaitais faire 45’ comme à la Fouly. J’arriverais à négocier 20’ (merci Rémy HURDIEL, Responsable de l’étude du sommeil dont j’ai participé en étant volontaire sur cette course 😉). Je repars, la tête un peu dans le seau, mais je monte à allure correcte. Je double, donc ça va. En fait, je redouble quasiment les mêmes à chaque fois vu que je dors entre-temps et que eux NON. Ou moins longtemps que moi 😂. J’arrive au balcon avant la redescente sur VALLORCINE. Le jour va bientôt se lever. Le vent se lève et la température chute d’un coup. Mes yeux se ferment. Je manque de chuter à 2/3 reprises. C’est un CARNAGE ☠. Je ne suis pas le seul dans cet état. Il y a des corps de coureurs allongés ici et là en train de dormir. À cet endroit, on n’a plus la force de sortir du sentier pour se mettre à 20/30 m pour être au calme. On dort directement sur le chemin. Et je n’échapperai pas à la règle. Je me mets en sécu sur un talus à -1m de ce dernier. 10’ pour retrouver ses esprits. Pas plus, parce que ça caille fort 🥶. Je repars gelé. La microsieste a fait son effet 🤗 et il fait jour. Du moins assez pour ranger ma frontale. Je reprends mon rythme de croisière et descends tout droit sur Vallorcine en doublant à nouveau. J’ADORE LES DESCENTES 😍. Mais uniquement quand je n’ai pas mal au ventre 😂. J’arrive en bas, je vois mon Philou et ma Stéph(anie), FINISHERS MCC, qui m’attendent. J’arrive au ravito. Mes supporters sont là. J’ai la surprise de voir Monica et son mari de 5Doigts.fr 😍. Y a même ma Lolo (Laurence) et mon « frère » Mario (Christophe). Ça commence a pleurer à droite à gauche. Mais je me retiens. Ça sent bon mais LA COURSE N’EST PAS TERMINÉE. J’arrive ENFIN à aller au WC 🙏. Depuis la montée au Col de la Seigne, j’attendais ce moment 🙄. Par contre, ici je décide d’un ravito rapide sans dormir. Il fait jour, beau, on est presque arrivé. IL FAUT EN FINIR AU PLUS VITE avec cette course. Juste le temps de me changer et de remettre un short et un t-shirt propre. Et c’est reparti. Louis m’accompagne sur les 1ers mètres et je me remets à courir en direction du Col des Montets. Mais je vais finalement vite reprendre la marche 😂. GROSSE AMBIANCE au Col avec mon TEAM 😍. Facebook live... Tout le monde est à bloc 💪. TÊTE AU VENTS 😱 : UN MUR avec des grosses marches. Je dis à Louis que je vais y aller cool mais je lui mens et j’attaque plein pot avec le peu de force qu’il me reste. Mais je sais, qu’il sait que je mens 😂. On se connaît trop par coeur 😂. J’envoie du lourd et double et double... Mais c’est dur. Et ça le devient de plus en plus. Un peu comme pour la descente à la Forclaz, ça me parait interminable. Ça paraissait aussi moins long lors de la reco 🤣. J’y arrive enfin 😅 et j’aborde la partie la plus pourrie de la course. Celle que j’aime le moins. Le balcon pour aller à la FLÉGÈRE. Y a que des gros blocs de pierres. Impossible de courir ou d’avoir un pas régulier. JE DÉTESTE 😡. Mais j’essaie de rester calme, c’est bientôt fini. La FLÉGÈRE, dernier ravito avant la descente finale sur CHAMONIX. Et dernier point de contrôle pour l’Étude du sommeil en compagnie de 2 charmantes demoiselles vu plus tôt au Chapieux. T’es un bon Rémy ! 😂. Et là, je connais la descente par cœur et je m’ENVOLE. Je descends comme un ASSASSIN au milieu des pierres, racines... comme si je finissais un trail de 20km. Je pense à une de mes idoles, Jim WALMSLEY et sa foulée aérienne légendaire. Je me prends pour lui. Sauf que moi, je cours en sandales mon pote 💪🤣. Je fais toute la descente avec Roger, un français qui envoie grave comme moi 😉. Ils avaient ses écouteurs. Dommage j’aurais bien voulu qu’on discute un peu. Et comme par magie, comme dans un livre, je croise une femme qui remonte en marchant. C’est ma copine anglaise avec qui on n’avait pas arrêté de se croiser lors de mon dernier jour de reco début août. Le temps d’une Grande Embrassade et je repars à bloc. Rebelote à la Floria. Je tombe sur Meryl COOPER (13ème féminine de la CCC 🙌), écossaise du Team des italiens, rencontrée idem au refuge de Champex lors de ma reco. On se congratule. Son ami nous prend en photo. GÉNIALE 😍. Et je reprends mon rythme de dingue où je double encore fort. Je ne fléchirai pas dans cette descente et j’arriverai à 12h à Cham pour un bain de foule bien mérité. Je traverse l’Arve sous les applaudissements des spectateurs. « Le mec est en tongs ! ». « Putain, c’est lui qui courent en sandales ! »... ÉNORME. Je suis une STAR 🤣. J’arrive au dernier portique (balise) avant la ligne d’arrivée. Récupère Philou et Stéph juste avant l’Hôtel Alpina. Puis je coupe mon effort. D’habitude, je finis toujours à fond. Mais là, je veux PROFITER de mes proches, du public, de l’ambiance... C’est la 1ère fois. Sur mes autres ultras, j’arrivais à chaque fois dans l’anonymat. Soit tôt le matin comme à la TDS ou la X-ALPINE. Soit tard le soir comme à l’ENDURANCE TRAIL (main dans la main avec mon Louis 😍💪), soit en début de soirée (ce qui est TOP) mais sous l’orage au LAVAREDO (avec Éric L.). Donc là, je mérite mon instant de Gloire 🤗. Lionel (des BRONZAMIS) et son fils ont également fait le déplacement. Incroyable. Je remonte doucement avant d’attaquer la rue piétonne principale. Tout mon Team est là. Ça pleure de partout. Je suis sur le point de craquer mais je résiste même si je ne peux échapper quelques larmes 😭. C’est d’une PUISSANCE EXTRÊME. En plus ces cons se sont mis pieds nus pour finir avec moi 😍. Je descends tranquillement. Salue mes amis de la BDS, puis du K. Croise un autre couple d’amis lyonnais vivant aussi sur Cham les WE. Tout le monde est autour de moi. Je retrottine un peu, fais le tour du pâté de maison. Croise mon ami Dion LEONARD (Super STAR de l’Ultra Trail et membre du Team WAA), puis mes amis JJ et Brigitte, patrons du POCO LOCO et de l’EXTRÊME CAFÉ ainsi que leur fille Joya qui m’a gentiment confectionnée des barres énergétiques maisons et bio 😍pour ma course. Et j’arrive ENFIN à l’ARRIVÉE après 42:02’50’’. C’est l’APOTHÉOSE. Tout le monde pleure encore (sauf moi*) et se congratule. *pour dire la vérité, ce n’est pas pour faire le beau ou faire le mec costaud. En réalité, je n’avais plus trop de stock car j’avais déjà bien pleuré avant dans ma course. De bonheur, de rage... J’avais gardé ça pour moi jusqu’à aujourd’hui. On passe par tellement d’états durant la course... C’est tellement long. Tellement GIGANTESQUE à tous les points de vue. Le parcours, 3 pays traversés, la distance, le dénivelé, l’ambiance, les bénévoles, les spectateurs... C’est UNIQUE 🙏. Je vous encourage à venir voir par vous même. C’est EXTRAORDINAIRE. C’est chez NOUS. En FRANCE 🇫🇷. À CHAMONIX MONT-BLANC, capitale mondiale de l’Alpinisme 😍. Pour conclure, parce que j’ai déjà été assez long comme ça. Je suis FIER et HEUREUX d’être FINISHER de l’UTMB 2019. Je suis COMBLÉ d’avoir fait l’intégralité du parcours en LUNA SANDALS OSO FLACO WINGED EDITION 🙏😇. Pour les novices, ne jugez pas sans savoir. Nous ne sommes pas des illuminés. Nous souhaitons juste respecter la foulée naturelle. Le pied est une MASTERPIÈCE du corps humain. C’est bon pour le Corps et l’Esprit. Devise des JO ! J’ai prouvé que c’était possible de réaliser ce défi en -3ans à force d’abnégation. Certains mettront plus de temps. D’autres iront plus vite. On s’en fout. L’important, c’est d’y croire et d’essayer. Vous verrez, vous ne reviendrez pas en arrière. Un seul mot : PATIENCE. Mon MANTRA : ENDURANCE / CADENCE / PERSÉVÉRANCE 😍. Et force est de constater le résultat après ma course. Mes pieds ne souffrent absolument de rien 😉. Au contraire !
Je terminerai la dessus : je suis honnêtement déçu de mon temps car je suis un compétiteur et j’en veux toujours plus. J’espère avoir la chance d’y retourner pour vous montrer qu’on peut également aller très vite en sandales. Ce que je retiendrais de cette UTMB, c’est pas tant la course finalement. Mais tout l’engouement qu’il y a eu autour avant, pendant et après. Que ce soit par sms, mails, whatsapp, facebook, instagram... et évidemment avec mes proches physiquement sur la course. Ce qui me restera, c’est ça. C’est ancré en moi et c’est comme ça que je conçois la vie : LA PARTAGE
Julien PICARD #845
Alias Juju le Raramuri
Bravo !
COURIR NATURE SAINT JEAN DE NIOST
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